Trop de bruit dans ma maison !

Comment vivre au calme ?

 

 

La maison est un refuge où l’on aime rentrer pour se mettre au calme. Pourtant, « 40% des Français s’estiment gênés par le bruit à leur domicile »[1]. Le bruit est une vraie nuisance, généralement sous-estimée dans les constructions. Pourtant, le bruit a des effets négatifs sur notre bien-être. Il provoque de la fatigue, de l’énervement, peut provoquer des problèmes de sommeil ou des maux de têtes… voire des problèmes de santé plus graves.

 

La sensibilité au bruit est une question très personnelle mais dépend en partie seulement de l’acuité auditive. Il existe différents types de bruit : on distingue les bruits aériens des bruits dits « solidiens » ou d’impact. Il existe aussi différentes sources : on peut distinguer les nuisances provenant de l’extérieur (transport, industrie, voisinage…) des nuisances provenant de l’intérieur du bâtiment (chaudière, ventilation…). La nuisance est de toute façon d’autant plus forte qu’elle se prolonge. Il peut s’agir d’un bruit sourd, latent qu’on finit par oublier, mais qui pèse finalement sur notre bien-être.


L’isolation phonique


Si beaucoup de personnes se plaignent du bruit, peu entreprennent des travaux d’isolation acoustique.  « Diverses raisons participent de cette situation : les particuliers ont des difficultés à identifier les bruits, ils manquent d’information sur les solutions techniques, nourrissent des a priori négatifs sur les coûts des diagnostics et des travaux. »[2]


En matière de réglementation sur l’isolation phonique des logements, celle-ci était inexistante avant 1969. Depuis 1996, une réglementation fixe les caractéristiques minimales d’acoustique applicables à la construction des bâtiments d’habitation nouveaux, aux surélévations des bâtiments anciens, ainsi qu’aux additions à de tels bâtiments. Les habitations construites entre 1970 et 1996 répondent donc à une réglementation ancienne qui ne correspond plus aux exigences actuelles en matière de confort acoustique. Le parc immobilier actuel est très peu performant de ce point de vue.


Une mesure récente devrait contribuer à ce que l’acoustique soit prise en compte dès la conception des ouvrages. A partir du 1er janvier 2013, les maîtres d’œuvre ou les maîtres d’ouvrage d’habitations neuves  devront fournir une attestation de prise en compte de la réglementation acoustique jointe à la déclaration d’achèvement des travaux. (Conditions précisées dans un décret de mai 2011)



Quelques bons réflexes dès la conception de son habitat


Jean-Louis Beaumier, ingénieur du son, apporte son expertise pour lutter contre les nuisances sonores dans les logements. Il préconise de chercher d’abord à réduire le bruit à son origine. Si  l’installation de chauffage à proximité de votre chambre est source de bruit, il vaut mieux agir au niveau de l’installation plutôt qu’au niveau de la chambre. Cela vaut pour tous les appareils bruyants à l’intérieur d’une maison (appareils de chauffage, de ventilation, de congélation…). Il vaut mieux, lorsque c’est possible, les installer dans une pièce à part qui sera isolée phoniquement.

En revanche, pour certaines nuisances il est difficile, voire impossible d’agir à la source (trafic routier par exemple). Lorsqu’on choisit un logement ou un terrain pour construire, il est donc important d’évaluer l’existence de nuisances sonores.

Un autre conseil : il ne faut pas penser l’isolation phonique de la même manière que l’isolation thermique. Les différents types de bruits font appel à des matériaux et des techniques différentes.


Le Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit rappelle deux autres principes pour l’isolation phonique : « Plus le matériau est lourd, plus ça isole » et  « Là où passe l’air, passe le bruit ». Il conseille également de comparer l’indication du niveau sonore lors de l’achat d’appareils domestiques : malheureusement, l’affichage de celui-ci reste aujourd’hui facultatif en France.



Quels matériaux utiliser ?

En construction écologique, les matériaux utilisés ont des caractéristiques acoustiques qui varient. Elles ne sont malheureusement pas encore toutes bien connues, mais vous aurez de nombreux renseignements et conseils en consultant « L’isolation phonique écologique » de J.L. Beaumier, Editions Terre Vivante, dont l’édition revue et augmentée sort  le 15 septembre 2011. Voir le livre « L’isolation phonique écologique ».

 

 




[1] et [2] Centre d’information et de documentation sur le bruit,  http://www.bruit.fr/